Vincelottes
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Vincelottes

Vincelottes

Vincelottes, charmant village des bords de l’Yonne, mêle douceur de vivre et héritage viticole. Entre coteaux, pierre et rivière, il dévoile une histoire intimement liée au vin et à la navigation fluviale, offrant aujourd’hui un cadre paisible et authentique au cœur de l’Auxerrois.

Les origines de Vincelottes

Vincelottes est une commune située à 14 km au Sud d’Auxerre sur la rive droite de l’Yonne et contre le canal du Nivernais. L’étymologie du village est fortement reliée à l’histoire viticole de l’Auxerrois et particulier celle des moines viticulteurs. En effet Vincelottes vient du latin Vini-cellulae et fut bâtit par les cisterciens de l’Abbaye de Reigny. Une charte de l’abbaye mentionne  Vini-cellulae fin 12e, puis Vincelletae en 1250, Vincellotae en 1303 puis Vincelottes en 1315. Le village jumeau sur la rive gauche Vincelles, possède la même origine étymologiquement parlant et le même mythe fondateur atour du rôle de cellier viticole cistercien.

Au 12ème siècle, les moines blancs de Reigny situé à 15km vont acquérir des vignobles situés dans la paroisse d’Irancy. Ils construisent alors autour des vignes d’Irancy et de Saint-Bris des bâtiments pour la fabrication et le stockage du vin. Ils choisissent en particulier des terrains bordés par l’Yonne pour y élever des granges et creuser des celliers. Vincelottes et son double sur la rive opposée Vincelles, naissent de ce besoin de stockage.

Le village de Vincelottes dépend du commerce fluviale: flottage de bois, acheminement des tonneaux etc… . Les moines entreposaient dans des caves creusées directement dans la colline cal­caire les vins qui partaient pour Paris ou le reste du pays. On peut encore voir à l’entrée nord du village, un cellier cistercien du 13e siècle.

L’arrivée du canal du Nivernais, inauguré en 1842, relie les bassins de Decize (58) et d’Auxerre (89). L’écluse de Vincelles permet l’utilisation de ce canal pour les trains de bois, les péniches céréalières ou encore le transport des tonneaux de vin. Le canal est être positionné au milieu des deux communes de Vincelles et Vincelottes et les séparant ainsi de quelques mètres.

L’église Saint-Martin

L’église paroissiale Saint-Martin a été reconstruite à la Renaissance puis au 18e siècle, mais elle garde (dans la chapelle des Fonts) la trace de vestiges d‘un édifice plus ancien élevé à la fin du 12e – début 13e siècle. L’ensemble de l’église a été reconstruit de manière homogène aux 15e et 16e siècles. Elle fut classée tardivement (en 2001), au titre des Monuments Historiques.

L’architecture actuelle est un vaisseau unique à cinq travées, terminé par un chevet plat et totalisant une longueur de 25m de longueur, 6m en largeur et une hauteur maximale de 10m. Sur la façade ouest se dresse un portail Renaissance encadré par deux colonnettes cannelées et surmonté d’un fronton triangulaire, au centre duquel figure un buste, certainement celui de saint Martin.

Une sacristie a été ajoutée au début du 19e siècle derrière le maître autel, ainsi que deux chapelles funéraires. La chapelle accolée au nord du chœur est la chapelle funéraire des Bastonneau, seigneurs de Vincelottes au 17e siècle. Ces derniers offrent en 1646 le maître autel décoré d’un retable monumental. Son tableau, restauré en 2023, représente l’agonie du Christ au jardin des Oliviers.

Pour remplacer la flèche et le clocher détruits par un ouragan en 1758, un nouveau clocher fut bâti du côté nord sur une chapelle du 12e siècle.

L’église Saint-Martin n’ayant pas été restaurée au 19e siècle nécessitait d’importants travaux de consolidation de la maçonnerie des murs et des contreforts ainsi que la reprise des charpente et couverture. La fondation de la « Sauvegarde de l’Art français », lui a accordé en 1998 une subvention de 50 000 Francs.

 

Le moulin

Vincelottes a possédait très tôt un moulin sur la rivière Yonne et appartenait à la seigneurie du village. Au 17e siècle par exemple, le seigneur de Vincelottes est le propriétaire exclusif du moulin du village. Les habitants et les vignerons devaient payer un droit d’usage annuel au propriétaire, pour faire passer sous le moulin leurs marchandises, les bateaux et le flottage de bois.

En 1715, les prêtres de l’ordres de Saint-Lazare de Paris récupère la propriété et l’usage du moulin. Un meunier et un laboureur faisaient fonctionner le lieu.

En 1882, la famille Longpré-Danrée en reprend l’exploitation en tant que locataire, puis devient propriétaire en 1920. Elle approvisionne ainsi les boulangers des environs en farine depuis plusieurs générations.