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Venoy

Venoy

Situé à l’est d’Auxerre, Venoy séduit par son riche passé et son cadre naturel. Village viticole, il s’étend au milieu de coteaux offrant de superbes panoramas sur la vallée de l’Yonne. Son église et ses hameaux témoignent d’une histoire ancienne, tandis que ses sentiers invitent à la promenade entre vignes et forêts. Venoy allie authenticité, tradition et proximité avec Auxerre, pour une découverte typiquement bourguignonne.

Les origines de Venoy

La commune de Venoy, aujourd’hui constituée de quelques 17 hameaux répartis sur une zone de plus de 2000 hectares, est un territoire appartenant au pagus d’Autessiodurum (Auxerre) avant que l’évêque Héribert n’en fasse don aux moines bénédictins de l’abbaye Saint-Germain au cours du 10e siècle. Cette transaction est en réalité une récompense consécutive à la « réforme clunisienne » de l’abbaye, consentie suite à la visite du célèbre Mayeul de Cluny dans les murs de Saint-Germain d’Auxerre. Cependant, l’occupation du territoire de Venoy est bien plus ancienne. Les traces d’une fonderie de fer antique ont été relevées au sein des hameaux de Soleines et  notamment l’empreinte d’un four elliptique de près de 20 mètres de diamètre, témoignant d’une production considérable. Les traces d’une villa gallo-romaine ont également été relevées aux environs du moulin de la Coudre. Bien sûr, c’est la culture de la vigne qui va permettre au territoire de se développer sous l’égide des moines de Saint-Germain (mais également dans certains secteurs, des moines
cisterciens de l’abbaye de Pontigny). À ce jour, plus de 100 hectares de culture font le trait d’union entre les vignobles de l’auxerrois et du chablisien, produisant de délicieux Bourgogne rouge, blanc et rosé, ainsi que du crémant de Bourgogne.

L’église Saint-Louis-Saint-Maurice

L’église Saint-Louis-Saint-Maurice est un édifice de style composite, doté de fondations des 11e-12e siècles. Bien qu’il ne soit pas classé au titre des Monuments Historiques, il reste remarquable sous bien des aspects, notamment par sa magnifique statuaire des 17e-18e siècles. Parmi ces statues se trouve celle de l’un de ses deux patrons : Saint Maurice d’Agaune. La présence du vocable de ce saint en cette église témoigne de l’influence des moines de Saint-Germain sur le territoire de Venoy, puisqu’il s’agit du saint auquel Germain l’auxerrois lui-même avait dédié son oratoire funéraire au 5e siècle, sur l’une des collines d’Autessiodurum. La qualité composite de l’église se retrouve quant à elle dans l’ensemble de la structure, mais plus spécialement au niveau des façades et portails. L’un deux fut remanié en partie au 18e siècle dans un style « Louis XIV », et comporte une inscription en latin : Anno Episcopatus Quadragesimo Sexto signifiant « dans la 46e année de l’épiscopat » (probablement de Charles de Caylus qui fut évêque d’Auxerre entre 1705 et 1754).
La modernité n’est pas en reste, puisqu’en marge d’un très beau chantier de restauration, de nouveaux vitraux ont été créés spécialement pour l’église à la fin des années 2000. Basés sur la thématique du « cheminement de l’homme jusqu’à son aboutissement vers la lumière et le sacré », ils allient art abstrait et références à la Bible de façon très ingénieuse.

Le monument d’Égriselles

L’histoire moderne de Venoy est teintée de tragédie. Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, lorsque des opposants politiques et résistants à l’occupation nazie étaient arrêtés et jugés au tribunal militaire allemand d’Auxerre, ils terminaient inévitablement leurs jours dans un lieu dont la paisible apparence ne permet pas de deviner qu’il s’agissait d’un champ de tir dévolu à l’exécution de prisonniers. Entre 1942 et 1944, ce sont 43 personnes qui vont trouver la mort dans la clairière d’Égriselles. Aujourd’hui existe en ce lieu une double stèle commémorative de calcaire blanc. Sur la première se trouve sculpté un homme attaché à un arbre stylisé, et sur la seconde sont inscrits les noms de ces 43 victimes de la barbarie nazie. Ce monument créé dans les années 1990 est venu remplacer les trois arbres au pied desquels les prisonniers étaient attachés avant d’être fusillés. Ces arbres, criblés d’impacts de balles, étaient morts depuis longtemps et devaient être abattus. L’un des troncs fut cependant préservé, jusqu’à ce qu’un acte malveillant ne le fasse partir en fumée le 14 juillet 2018. Les balles ayant servi à l’exécution des prisonniers en furent extraites et sont aujourd’hui conservées à la mairie de Venoy. Quant au tronc, il fut reconstitué en ciment et fait parti du monument commémoratif, où se déroule chaque année une partie des cérémonies du 24 août (jour de la libération d’Auxerre).

Pour aller plus loin

Arnaud, Chantal. Les églises de l’ancien diocèse d’Auxerre du milieu du 11e siècle au début du 13e siècle :
étude historique et monumentale. Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne. 2009.
Boiré, Sophie. L’auxerrois : aller à l’essentiel. Les éditions du Palais. 2019.
Office de Tourisme de l’Auxerrois. En flânant dans l’auxerrois. 2024.
Petit, Victor. Auxerre : les environs (volumes 1 et 2). Le livre d’histoire-Lorisse. 1989.
Sot, Michel (dir). Les gestes des évêques d’Auxerre (vol. I-III). Les belles lettres. 2002-2009.