Quenne Bivb Aurelien Ibanez Copie 1Quenne Bivb Aurelien Ibanez Copie 1
©Quenne Bivb Aurelien Ibanez Copie 1
Quenne

Quenne

Blotti au sud d’Auxerre, Quenne séduit par son patrimoine et son vignoble, qui perpétuent la grande tradition bourguignonne. Ses ruelles paisibles mènent vers l’église, témoin de son histoire, tandis que les coteaux alentour invitent à la dégustation et aux balades dans les paysages viticoles. Entre art de vivre, authenticité et proximité avec Auxerre, Quenne est une étape incontournable pour découvrir l’âme de l’Auxerrois.

Les origines de Quenne

Le village de Quenne apparait dans les textes au 12e siècle dans une charte de l’évêque Hugues de Mâcon. Ce dernier fait alors don du territoire de Quena au chapitre de Saint-Pierre d’Auxerre. À cette époque déjà, l’église de la paroisse de Quenne était consacrée sous le vocable de Notre-Dame (ecclesiam Sanctae-Mariae de Quena). Cependant, le territoire de Quenne est occupé depuis l’époque dite « celtique », puisque deux tumuli (tertre artificiel élevé au dessus d’une tombe) sont identifiés au 19e siècle aux abords du village, ainsi que des fragments de tegulae (tuile plate en terre cuite). Les vestiges d’une motte castrale (larges fossés et portions de murs) témoignent également d’une installation pérenne au cours du Haut Moyen-Âge.

L’église Notre-Dame de L’Assomption

L’église Notre-Dame de Quenne est un édifice de style composite remanié plusieurs fois entre le 12e et le 19e siècle. Suite au don de la paroisse aux chanoines de Saint-Pierre d’Auxerre en 1140, ceux-ci ont probablement financé la reconstruction de l’église, qui présente des éléments caractéristiques des innovations architecturales de la seconde moitié du 12e siècle (transition vers le gothique primitif). Cela se matérialise particulièrement au niveau de la façade occidentale. Celle-ci est ornée d’un tore en amande destiné à séparer la belle rosace à huit rayons et le portail en plein cintre. L’archivolte du portail est composée de quatre voussures élégamment sculptées (trilobe, chevrons, festons). Tout ceci n’est pas sans rappeler la façade de Notre-Dame de Montréal, bâtie à la même époque.
L’église est conçue sur un plan rectangulaire mesurant 27 mètres de long et 7 mètres de large. Elle est composée d’une nef simple et d’une abside polygonale (chevet plat à trois pans). Ce n’est qu’à la Renaissance que des chapelles latérales et un clocher seront ajoutés à la structure d’origine.
Plusieurs oeuvres remarquables ornent l’église Notre-Dame de Quenne. Parmi elles, une chaire en bois sculptée du 17e siècle provenant de l’église Saint-Pèlerin d’Auxerre ; une statue en bois polychrome représentant Saint-Vincent et offerte par la confrérie des vignerons du village au 19e siècle ; et enfin une Vierge de l’Apocalypse datée du 17e siècle et classée au titre des Monuments Historiques.

Le lavoir de la rue de la fontaine

Le lavoir public de Quenne est un lavoir dit à impluvium, issu de la culture antique, et destiné à récupérer les eaux de pluie. Ce type d’édifice se multiplie en France au cours du 19e siècle lorsque s’impose une politique hygiéniste destinée à enrayer les nombreuses épidémies qui déciment alors le pays. De là viendrait la fameuse expression « laver son linge sale en famille », puisque ce lieu de rassemblement au cœur des villages encourageait les commérages entre lavandières. Le lavoir de Quenne présente les vestiges d’un abreuvoir à bêtes à l’extérieur de la structure, et d’une cheminée à l’intérieur, destinée à faire bouillir le linge.