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Monéteau

Monéteau

Nichée dans un écrin de verdure à une vingtaine de kilomètres au sud d’Auxerre, la commune d’Escamps séduit par son authenticité et son atmosphère paisible. Entouré de champs, de forêts et de paysages vallonnés typiques du pays d’Othe, ce petit village bourguignon est un havre pour les amoureux de nature, de patrimoine rural et de tranquillité. Entre son église pittoresque, son château, ses anciennes fermes en pierre et ses chemins de randonnée, Escamps invite à la découverte d’un terroir discret mais attachant, où le temps semble suspendu.

Les origines de Monéteau

Monéteau est une commune située au Nord d’Auxerre, bordée par l’Yonne et le forêt du Thureau. Son nom latin est Monasteriolum et le gentilé de ses habitants : Monestésien et Monastésienne. L’étymologie vient de Monestallum, qui signifie en latin « petit monastère ».

La commune possède des racines antiques importantes car ce bourg fut dès l’origine relié à la Via Agrippa, réseau routier romain reliant la Gaule à la Manche. De plus, le lien avec la rivière déifiée Icauna est très ancien et Monéteau a toujours été un bourg commercial fluvial. On trouve trace de l’existence de deux gués (« gué de l’épine » et « gué de Thizouailles »), lovés dans une courbe de l’Yonne.

Au Moyen Age, Monéteau est cité dès le 9e siècle (vers 853) dans une charte royale de Charles le Chauve. Le roi carolingien fit don de ce bourg à l’Abbaye Saint-Germain d’Auxerre et plus particulièrement la rive droite. Au 12e siècle, Monéteau est rattaché au Chapitre de la Cathédrale d’Auxerre et l’évêché récupère l’exploitation des terres agricoles et forestières du village.

Les Templiers sont présents à Monéteau dès le 12e siècle et jusqu’à leur procès de 1307. Les Templiers dont la commanderie était installée sur la commune d’Escolives Ste Camille, avaient installé des maisons aux alentours, dont une en rive droite de Monéteau. La rivalité avec l’évêché d’Auxerre était très importante et beaucoup de tensions existaient dans les communes partagées entre ces deux pouvoirs religieux.

 

L’église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte

L’église de Monéteau est attestée depuis le 9e siècle et a changé de propriétaire et de vocable au fil des siècles. Baptisée Saint-Pierre au départ, elle dépendait alors de l’abbaye Saint-Germain d’Auxerre.

Au 12e siècle l’église est rebaptisée Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte et reconstruite en style gothique, sous l’impulsion de l’évêché d’Auxerre et de son évêque bâtisseur Guillaume de Seignelay. L’église était également paroissiale et l’espace y était divisé entre les chanoines qui occupaient le chœur et les paroissiens qui avait la nef à charge.

L’église de Monéteau est consacrée à saint Cyr de Tarse (saint natif de Turquie et martyrisé en 304 à l’âge de 5 ans) et à sa mère sainte Juliette. Saint Cyr était très vénéré en Bourgogne, car ses reliques avaient été rapportées en Occident d’Antioche, par saint Amâtre, évêque d’Auxerre.

L’architecture actuelle est caractéristique des 12 et 13e siècles (nef, chœur et clocher), mais a subit des modifications au 17e (bas cotés), au 19e (toiture et charpente) et en 1910 de nouveaux vitraux sont installés.

L’église conserve un banc d’œuvre de 1672 provenant de l’église Saint-Loup d’Auxerre. Il est orné d’une scène liée à la légende de saint Nicolas, patron de la confrérie des mariniers qui avait son siège dans cette église, démolie à la Révolution.

Le château Colbert

Il reste à Monéteau des parties encore visibles de l’ancien château de Jean-Baptiste Colbert. Contrôleur général des finances de Louis XIV), il devient de Seignelay en 1657. Il rachète en rive gauche une partie du territoire de la châtellenie de l’abbaye Saint-Germain et des terres de la baronnie de Seignelay.

Colbert fit prospérer à Monéteau le commerce fluvial sur l’Yonne reliant Auxerre et Monéteau à Paris. Des coches d’eau partaient même deux fois par semaine de Monéteau pour la capitale.

Fin 19e, le château est fortement remanié pour devenir une propriété privée ce qui entraîna une séparation des différents corps de la bâtisse comme la chapelle et les anciens communs. Du château de Colbert, il ne reste aujourd’hui que la tour ronde de l’angle sud-est et les anciens communs reconvertis en école maternelle et en locaux municipaux.

Le pont Léon Cuffaut

Monéteau s’est continuellement développée tant sur la rive gauche que sur la rive droite de l’Yonne. Jusqu’en 1851, le franchissement de la rivière se fait grâce à deux passeurs ou à gué selon l’endroit. Un pont suspendu est ensuite construit en remplacement du bac, peu pratique pour circuler librement d’une rive à l’autre.

Ce premier pont est détruit par erreur lors de la construction en 1911 du pont métallique actuel. Les Monéstésiens sont alors obligés d’utiliser à nouveau le bac jusqu’à son achèvement en 1913.

Léon Cuffaut obtient son baptême de l’Air à l’aérodrome de Monéteau en 1930 et poursuit une brillante carrière militaire. Décoré de nombreuses fois pour son service lors de la Seconde Guerre mondiale, il reçoit en 1963 la Grande Croix de l’Ordre National du Mérite des mains du Général de Gaulle. À l’occasion des 60 ans de la création de l’Ordre, ce pont, jusqu’alors dit « Pont Eiffel » est renommé Léon Cuffaut le 5 avril 2025.

Gustave Eiffel n’a jamais vu ce pont mais l’ingénieur est encore aujourd’hui la figure des constructions métalliques de ce type, d’où son ancienne appellation.