Carte De Cassini LindryCarte De Cassini Lindry
©Carte De Cassini Lindry
Lindry

Lindry

À quelques minutes d’Auxerre, Lindry dévoile tout le charme d’un village bourguignon entouré de forêts et de coteaux verdoyants. Son église, classée monument historique, reflète un riche passé, tandis que ses sentiers invitent à la randonnée et à la découverte de paysages préservés. Entre patrimoine, nature et authenticité, Lindry offre une parenthèse paisible pour les visiteurs en quête d’évasion au cœur de l’Yonne.

Les origines de Lindry

Le nom de Lindry est issu de l’époque gallo-romaine. Deux hypothèses amènent à se questionner sur ce nom. Le nom de Lindry serait issu de celui d’un colon germanique, Lindharius, ou faisait simplement référence à une domaine marquant la limite entre Auxerre et Sens.
Au cours des premiers siècles de notre ère, l’histoire de Lindry est confondue avec celle de Pourrain, une commune limitrophe. Ce n’est qu’en 820 que Lindry devient indépendante grâce à la signature d’une charte autorisant l’évêque d’Auxerre Angelhelme à donner à ses chanoines la paroisse de Pourrain. Lindry et trois autres villages ne font pas partie de l’accord. C’est aussi ce qui marque la naissance de la paroisse de Lindry. Sainte Geneviève, bergère consacrée à Dieu par Saint-Germain en devient la sainte patronne. Comme elle est souvent représentée entourée ou en compagnie de brebis, cela explique la représentation d’une d’entre elles sur les armoiries de la ville.
Fin IXe siècle, l’évêque d’Auxerre finit par céder Lindry et sa paroisse à ses chanoines.
Au cours des siècles, le village passe de mains en mains, parfois partagée entre les chanoines d’Auxerre et des seigneurs laïcs. Après la Guerre de Cent ans, Lindry est désertée, les terres laissées à l’abandon. Ce n’est qu’au tout début du XVIe siècle, pendant le règne de Louis XII que la paroisse reprend de la puissance. En 1502, l’église est reconstruite, décorée et elle attire de nouveaux fidèles et de nouvelles familles qui s’installent sur la commune. Ce sont ces nouvelles familles qui vont donner leurs noms aux hameaux alentour (Les Loups, Les Bretons, Les Seguins…).
Lindry est très marquée par les guerres de religion, opposant catholiques et protestants, jusqu’en 1598.
A partir du XVIIIe siècle, la commune est connue pour ses nourrices. De nombreux enfants abandonnés sont envoyés de Paris ou d’Auxerre, chez elles, afin d’y être élevés. A Lindry, il y a presque autant d’enfants placés que d’enfants nés sur place. Après la révolution française, une loi transforme chaque paroisse en commune. C’est ainsi que le 14 décembre 1789, la commune de Lindry est créée. Rien ne change vraiment pour elle puisqu’elle a les mêmes limites que la paroisse de 820.

L’église Sainte-Geneviève

L’église Sainte-Geneviève date du XIIe siècle, ce qui fait d’elle l’édifice le plus ancien de Lindry. La commune étant placée sous le patronage de Sainte-Geneviève, il est en soi logique que l’édifice religieux du village lui soit dédié.
L’église est agrémentée d’un portail décoré de scènes de la vie de Saint-Jean, créées par le sculpteur auxerrois François Fauconnier. Elle possède également une voûte en berceau et en bois. C’est un édifice construit sur le plan d’un rectangle allongé, dit plan barlong et dont la sacristie date du XVIe siècle. Le chœur lui-même est décoré d’un retable du XVIIIe siècle. L’histoire raconte également que le 29 septembre 1755, un violent orage est survenu à Lindry. Les vitraux de l’église auraient été brisés par la grêle.
Ce qui rend cet édifice intéressant et particulier, c’est sa peinture murale monumentale représentant le “dit des trois morts et des trois vifs”.
Le premier texte faisant référence à la légende date des années 1280. Une fresque de ce style, datant du XVe siècle, est toujours visible, à l’intérieur de l’église d’Ennezat, près de Clermont-Ferrand.
La fresque de l’église de Lindry, de 3.79 mètres de long sur 2.73 mètres de large a été peinte vers 1515 avec de l’ocre de Puisaye et se situe sur le mur nord de l’édifice.
Il est possible de retrouver ce dit représenté en fresque, en peinture, en enluminure, ou même en sculpture, car ce thème est devenu très populaire au XIVe et XVe siècles.

Il existerait aujourd’hui cinq variantes de la légende et les manuscrits qui la relatent, se trouvent, par exemple, à la Bibliothèque Nationale de France. Il existerait aussi quatre-vingt treize peintures murales en France et autant dans les pays limitrophes. Huit de ces représentations sont d’ailleurs dans l’Yonne.
L’image représente en général ce qui est dit de la légende, à savoir, trois jeunes hommes aisés, peut-être ducs ou comtes, mais surtout très orgueilleux, à cheval ou à pieds, rencontrant trois cadavres. Ceux-ci interpellent les jeunes hommes et après avoir pris la parole, laissent les trois vivants complètement apeurés. Ceci permet de leurs rappeler l’inéluctabilité de la mort, c’est en soi un avertissement qui dit : « Menons la vie qui plaît à Dieu, gardons-nous d’aller en enfer, sachons que la mort nous saisira aussi, et prions Notre-Dame, à l’heure de notre mort, d’être près de son fils ». Les morts invite les vivants à se repentir, à faire acte de contrition, à considérer l’importance du salut de l’âme.