Coulange La Vineuse 08062015 9973
©Coulanges La Vineuse|BIVB / Aurélien IBANEZ
Coulanges-la-Vineuse

Coulanges-la-Vineuse

Situé au cœur du vignoble auxerrois, Coulanges-la-Vineuse est un village de caractère qui allie charme bourguignon et tradition viticole. Avec ses ruelles pittoresques, ses maisons vigneronnes en pierre et ses caves voûtées, le village témoigne d’un riche passé lié à la vigne et au vin. Réputé pour ses vins rouges fruités et ses rosés gourmands, Coulanges invite à la flânerie et à la découverte. Ici, patrimoine et convivialité se conjuguent au quotidien, dans un cadre authentique où la culture viticole rythme la vie locale. Une étape incontournable pour les amoureux de la Bourgogne et des bons crus.

L’histoire du bourg de Coulanges démarre dès le IIe de notre ère, quand les Romains vont y implanter les premières vignes dans l’Auxerrois, en cépage rouge. Rome va alors baptiser ce territoire Colongiae Vinosiae , qui peut se traduire littéralement en « colonie vineuse ».

Le bourg va alors devenir au Moyen âge une puissante seigneurie viticole et va développer sur son territoire un vignoble de qualité et une culture de la céréale foisonnante. Coulanges incorpore dans son nom ce lieu à la terre, à travers le mot « lès » signifiant « près de ». Coulanges-lès-Vineuses est ainsi dès la fin du Moyen Age, caractérisé par son importante activité viticole.

La population se développant rapidement et de façon très prospère, une enceinte fortifiée est édifiée autour du bourg perché, vers 1458. Les temps sont troubles durant le Moyen Age et la Renaissance, Coulanges subit le poids de l’Histoire avec la guerre de Cent Ans et les Guerres de Religion. En 1568, le prince de Condé obtient la reddition de la seigneurie viticole après le massacre d’Irancy. La seigneurie de Coulanges appartient alors au XVIe, à la famille des Beauvoir de Chastellux, qui maintient difficilement la ville dans le giron catholique. Les attaques des Huguenots se multiplient et Coulanges est souvent lourdement rançonnée. Au moment de l’assassinat d’Henri III, des royalistes d’Auxerre se retirent de la cité épiscopale et occupent Coulanges. Pour se libérer de la menace, la Ligue vient assiéger le château et y massacrer une partie de ses adversaires le 4 juin 1589

L’église Saint-Christophe

L’église de Coulanges est dédiée à Saint Christophe mais également à Saint pèlerin. Saint Christophe est le protecteur des voyageurs. Baptiser une église au nom de Christophe est symbole de protection et de sécurité. Saint Pèlerin d’Auxerre, Sanctus Peregrinus en latin, a été le premier évêque d’Auxerre au IIe. Peregrinus meurt en martyre le 16 mai 304 à Bouy dans la Nièvre. Prêtre et citoyen Romain, il est fait évêque à Rome par le pape Sixte II et reçoit pour mission d’évangéliser l’Yonne. Peregrinus est également un saint rrotecteur des voyageurs.

Classée aux Monuments Historiques depuis 1947, l’église Saint Christophe de Coulanges présente une architecture majoritairement du XVIIIème. La taille actuelle très imposante de l’église peut surprendre mais est légitimée par des reconstructions tardives et la richesse de sa paroisse. L’édifice religieux a en effet été détruit puis reconstruit, après plusieurs incendies dévastateurs qui ont eu raison de sa structure.
En Mai 1676 un premier incendie ravagea le village et consuma une grande partie de l’église. Le clocher du XIVe resta debout mais fut fragilisé. La reconstruction eu lieu assez rapidement grâce à un financement généreux des seigneurs de Coulanges et du diocèse.
En 1732 un second incendie se répand dans tout le village et l’église venant d’être inaugurée est de nouveau ravagée. Le clocher médiéval fut encore rescapé mais le feu eu raison de sa toiture et charpente. Dès 1734 l’intendant de Bourgogne va être sollicité pour créer un nouvel impôt sur le vin afin de financer des travaux de reconstruction de l’église. Il fallait regrouper 110.000 livres pour élever une nouvelle nef et un chœur assez large pour les paroissiens nombreux. Pour les travaux des artisans d’Auxerre et de Paris travaillèrent selon les plans du célèbre architecte Franco-Italien Servandoni qui présenta deux projets. Un en 1738 jugé trop petit et le second en 1740 accepté. Dix ans après l’incendie l’église est achevée puis consacrée par l’évêque d’Auxerre en 1742. Mais les travaux furent réalisés rapidement et en 1751 des consolidations structurelles sont réalisées en urgence.

Niveau architecture, le plan au sol est allongé avec un transept court au chevet plat. La nef est divisée en trois travées avec un chœur terminé par un sanctuaire semi-circulaire auquel sont accolées deux chapelles absidales. La façade ouest de l’église présente deux niveaux architecturaux superposés. Le premier contient la porte monumentale surmontée d’un fronton triangulaire. Le second niveau plus étroit est flanqué d’ailerons et de pyramidions.
Le clocher gothique de l’église possède une tour à base carrée et un étage octogonal recevant la flèche et les cloches. Le clocher est l’unique vestige médiéval de l’édifice initial. Achevé au cours du XIVème ce clocher résista à plusieurs incendies dévastateurs.

L’élévation interne de l’église Saint Christophe est à deux niveaux présentant des grandes arcades ainsi que des fenêtres hautes en plein cintre. La nef et ses collatéraux ainsi que le chœur et le transept sont couverts d’une voûte d’arêtes. La croisée du transept ainsi que les deux chapelles du chevet sont sous coupole de style typiquement XVIIIe.

Le pressoir

Le magnifique pressoir de Coulanges, date du XVIIIème siècle et l’un des rares pressoirs dits à « abattage », encore en bonne conservation. Dans la région Bourgogne, le plus célèbre de ce type est celui du Clos-Vougeot. Ses dimensions imposantes, le classent parmi les plus grands pressoirs de ce type, encore existants en Europe. Le pressoir et le bâtiment ont été inscrits au titre des Monuments Historiques en 2002 et on été utilisé, jusqu’en 1921.

Ce gigantesque pressoir d’abattage médiéval, présente un mécanisme particulièrement bien conservé : doté de 4 poutres de chênes de Saint-Fargeau de 10 m de long, on peut voir un puits à ancrage de 4m5 de profondeur et un double système de roues à taquets, installé pendant la Première Guerre Mondiale. Les poutres viennent s’abattre sur une grande maie centrale, écrasant ainsi la grappe et pouvant donner entre de 750 et 800 litres de jus. Le jus de raisin obtenu, était recueilli dans une magnifique cuve en calcaire, encore visible.

La maison Renaissance

Aux XVIe et XVIIe de riches nobles firent construire une maison de style Renaissance Italienne, au cœur de Coulanges. Le couple commanditaire étaient Edme Leclerc, bourgeois parisien, et Léonarde Pilleron, riche Coulangeoise,. Edme était secrétaire royal auprès de la Reine Mère Anne d’Autriche à Paris jusqu’en 1666. Edme est venu s’installer à Coulanges après le décès de la Reine Mère et a épousé Léonarde.

A l’intérieur de la Maison la richesse ornementale passe par des planchers peints du XVIIème, classés aux Monuments Historiques depuis le 12 octobre 1929. C’est en 1666 que Edme Leclerc secrétaire royal commandita cette œuvre peinte à l’occasion de son mariage. Ces plafonds sont décorés d’ocres venant des ocreries d’Auxerre. Cette œuvre fut réalisée par des artistes Italiens. Des historiens de l’Art ont trouvé des similitudes avec les décors du château d’Ancy le Franc. Le programme iconographique riche montre les monogrammes entrelacés d’Edmée Leclerc et de Léonarde Pilleron. On observe aussi des fleurs à la mode dans les jardins du XVIIe. La représentation de tulipes sur les enduits, est une référence directe à la cour de France où Edme exerçait son métier. Cette fleur originaire d’Asie était considérée comme la fleur officielle des jardins de la Cour royale et était à la mode dans tous les parcs princiers d’Europe. Il y a des fables mythologiques et les portraits des propriétaires commandités lors de leurs mariage.

L’année de construction de la façade actuelle est de 1561, visible sur un cartouche en façade. La façade devait être couvertes de sculptures ornementales et d’éléments architecturaux de style renaissance. Aujourd’hui il ne reste que quelques indices du faste d’antan. Six corbeaux de pierres indiquent qu’il y avait une avancée comme un porche. Les fenêtres du premier étage ainsi que l’encadrement sculpté de la fenêtre sur le toit sont les derniers témoins de l’ancienne richesse de cette maison. Les fenêtres du premier étage sont richement ornées de trumeaux sculptés de Cariatides féminines et d’Atlantes masculins. Le nom de la demeure vient de là. Les éléments architecturaux nommés Cariatides viennent de l’architecture grecque. Une cariatide est composée d’une statue de femme vêtue d’une toge et soutenant un entablement sur sa tête.

La vigne à Coulanges

L’implantation de la vigne sur la commune de Coulanges-La-vineuse remonte à l’époque gallo-romaine. Sur le site gallo-romain d’Escolives-Sainte-Camille, vous pouvez apprécier un haut relief datant du 2ème siècle : le petit Amour vendangeur. Il témoigne de la présence du vin dès cette époque. Une histoire qui dure !

Le vin était exporté vers Paris sur des bateaux qui descendaient l’Yonne et la Seine. Comme Saint-Bris, deuxième seigneurie viticole dominante de l’Auxerrois, Coulanges-la-Vineuse est un bourg médiéval dominé par l’activité viticole. Des marchands de vin, des tonneliers, des vignerons, des paysans viticoles… la majorité des Coulangeois est relié au commerce de la vigne jusqu’à fin XVIIIe. Le vignoble de Coulanges situé rive gauche de l’Yonne, était très réputé sur les tables Royales comme celles de Charles V, Henri IV ou encore Louis XIV. On trouve des écrits attestant que le vin de Coulanges, était même parfois prescrit sur ordre des médecins de la cour de France. La renommée des vins bourguignons et en particulier des Rouges de l’Auxerrois, vont dépasser rapidement les frontières de l’hexagone et se retrouver exportés dans de nombreuses cours royales ou princières d’Europe.

Au XVIIIe, Coulanges-la-Vineuse avait environ 250 vignerons et pas moins de 17 tonneliers. Malheureusement au XIXe, le phylloxera arriva en France en 1860 par le vignoble Bordelais, se rependant très rapidement dans toutes les vignes Françaises. La Bourgogne ne fut pas épargnée et cet insecte ravageur, détruisit les vignobles Chablisiens et Auxerrois dès 1870. Coulanges et les autres appellations Auxerroises, ne reviendront à la vie que grâce aux greffes sur plants Américains mises en œuvre vers 1900.

 

 

Depuis 1990, l’appellation régionale Bourgogne Coulanges La Vineuse, est reconnue officiellement et est réservée aux vins de 7 communes : Coulanges-la-Vineuse, Migé, Mouffy, Jussy, Escolives-Sainte-Camille, Val-de-Mercy. Aujourd’hui, le vignoble de Coulanges compte 130 ha environ et est installé entre 155 m et 310 m d’altitude, sur les coteaux d’un paysage de petites vallées dessinées par l’érosion et bénéficiant d’un microclimat favorable avec une exposition vers le sud et le sud-est. Le sous-sol est constitué de formations calcaires, argileuses et marneuses du Kimméridgien.

Le Kimméridgien, c’est quoi ?

Le Kimméridgien est une époque géologique du Jurassique supérieur, datant d’environ 150 millions d’années. Les sols de cette époque sont composés de marnes et de calcaires avec des fossiles d’huîtres qui jouent un rôle clé dans la minéralité des vins du territoire.