Diptyque Lagarce

« Naître, ce n’est pas compliqué. Mourir, c’est très facile. Vivre, entre ces deux événements, ce n’est pas nécessairement impossible. » Croquer les vertiges de l'existence d'une ironie délicate... Tout Lagarce. C'est en ces termes que l'homme de théâtre, disparu à trente-huit ans, introduisait il y a trois décennies Les règles du savoir-vivre dans la société moderne. Un texte unique en son genre, écrit à la manière du “double“ irrévérencieux d'un tabac de librairie du XIXe siècle, le manuel de la baronne Staffe. Une vie réussie selon Staffe ? Ni plus ni moins qu'une suite de détails ordonnés selon les convenances... jusqu'à la mort elle-même. De ce vademecum d'une précision glaçante, l'auteur tire un bréviaire qui mord la vie à l'os, ne gardant de l'existence que les trois étapes clefs de la naissance, du mariage et de la mort.... Où se dessine l'assignation persistante des femmes - par-delà la modernité - à un certain rôle social. Servi par une Catherine Hiegel qui endosse l'austérité de son rôle avec gourmandise et drôlerie, ce texte est un immense plaisir de théâtre. Pour cette soirée, il sera redoublé d'une autre perle, Music-hall : une réflexion légère et profonde sur le monde du spectacle, écrite par Lagarce sous l'influence de la muse Joséphine Baker. Cette fois, l'impériale Hiegel y sera accompagnée de ses deux boys...

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